Chapitre de l’interdiction de demander l’émirat… – Sheikh ibn Baz

81- Chapitre de l’interdiction de demander l’émirat et de préférer abandonner les responsabilités si cela n’est pas nécessaire ou si cela ne répond pas à un besoin.

Allah Tout-Puissant a dit : “Cette demeure de l’au-delà, Nous la réservons à ceux qui ne cherchent ni à s’élever sur terre, ni à y semer la corruption. La bonne fin est réservée aux pieux.” [Al-Qasas : 83].

1/674- D’après Abou Saïd ‘Abd al-Rahman ibn Samura (qu’Allah soit satisfait de lui), le Messager d’Allah (paix et bénédictions sur lui) m’a dit : “Ô ‘Abd al-Rahman ibn Samura, ne demande pas l’émirat ; car si tu l’obtiens sans l’avoir demandé, tu seras aidé pour l’assumer, mais si tu l’obtiens en le demandant, tu seras abandonné à toi-même. Et si tu prêtes serment pour quelque chose et que tu vois qu’une autre chose est meilleure, alors fais ce qui est meilleur et expie ton serment.” [Rapporté par Al-Bukhari et Muslim].

2/675- D’après Abou Dhar (qu’Allah soit satisfait de lui), le Messager d’Allah (paix et bénédictions sur lui) m’a dit : “Ô Abou Dhar, je te vois faible, et je souhaite pour toi ce que je souhaite pour moi-même. Ne gouverne pas deux personnes et ne gère pas la fortune d’un orphelin.” [Rapporté par Muslim].

3/676- D’après Abou Dhar (qu’Allah soit satisfait de lui), j’ai dit : “Ô Messager d’Allah, ne veux-tu pas m’employer ?” Il a frappé mon épaule avec sa main puis a dit : “Ô Abou Dhar, tu es faible, et cela est une responsabilité, et cela sera un regret et une honte le Jour de la Résurrection, sauf pour celui qui l’aura assumé avec ses droits et aura rempli ses obligations à son égard.” [Rapporté par Muslim].

4/677- D’après Abou Huraira (qu’Allah soit satisfait de lui), le Messager d’Allah (paix et bénédictions sur lui) a dit : “Vous vous disputerez le pouvoir, mais il sera un regret le Jour de la Résurrection.” [Rapporté par Al-Bukhari].

Cheikh:

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Louange à Allah, et que la prière et la paix soient sur le Messager d’Allah, ainsi que sur sa famille et ses compagnons et ceux qui suivent sa voie.

Ensuite :

Les hadiths montrent la mise en garde contre la demande de l’émirat, car c’est un danger. On pourrait le demander et ne pas remplir ses devoirs, il est donc préférable de demander la sécurité et de ne pas demander l’émirat.

C’est pourquoi le Prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit à ‘Abd al-Rahman ibn Samura : “Ne demande pas l’émirat, car si tu l’obtiens en le demandant, tu seras abandonné à toi-même, mais si tu l’obtiens sans le demander, tu seras aidé pour l’assumer.” Donc, s’il l’obtient sans le demander et qu’il s’y engage, Allah l’aidera s’il est sincère et honnête. Cependant, le demander pour la gloire terrestre, ou pour l’oppression des gens, ou pour le prestige, ou des choses semblables, c’est extrêmement dangereux. Comme Allah le dit : “Cette demeure de l’au-delà, Nous la réservons à ceux qui ne cherchent ni à s’élever sur terre, ni à y semer la corruption. La bonne fin est réservée aux pieux.” [Al-Qasas : 83]. Ainsi, l’émirat est extrêmement dangereux, donc si une personne y est confrontée et qu’elle fait preuve de patience et demande l’aide d’Allah, elle sera récompensée, mais il ne lui convient pas de le demander.

Le Prophète (paix et bénédictions sur lui) a également dit à Abou Dhar : “Ô Abou Dhar, je te vois faible, ne gouverne donc pas deux personnes et ne gère pas la fortune d’un orphelin.” Cela signifie que la personne faible ne doit pas accepter l’émirat ni gérer la fortune des orphelins, car elle pourrait ne pas remplir ses devoirs et ne pas donner aux orphelins leurs droits, ni à l’émirat ses droits. Les autorités doivent donc confier l’émirat à des personnes fortes et pieuses qui peuvent apporter de grands bénéfices.

Le Prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : “Vous vous disputerez le pouvoir, mais il sera un regret le Jour de la Résurrection, sauf pour celui qui l’aura assumé avec ses droits et aura rempli ses obligations à son égard.”

En résumé, l’émirat est dangereux, et le croyant doit l’éviter, sauf en cas de nécessité ; si l’autorité l’ordonne et que cela est nécessaire, qu’il demande l’aide d’Allah.

Qu’Allah accorde le succès à tous.

Questions :

Q : Quelle est la définition de l’émirat ? Un chef de police, par exemple, ou un directeur d’entreprise, etc. ?

R : L’émirat concerne une ville, un village ou une tribu. Ce sont les émirats, tandis que les autres sont des postes. Le Prophète (paix et bénédictions sur lui), quand Othman ibn Abi al-‘As lui a dit : “Fais de moi l’imam de mon peuple”, a répondu : “Tu es leur imam”, et il ne l’a pas blâmé pour avoir demandé cela. Demander à être dans un certain poste, que ce soit dans une institution ou la police d’une ville ou une force militaire, il n’y a pas de mal à cela, car les gens ont besoin de ces choses, et le responsable est l’émir.

Q : Comment concilier la demande de Youssouf (paix sur lui) : “Place-moi à la tête des trésors de la terre” [Youssouf : 55], avec les propos du Prophète (paix et bénédictions sur lui) : “Ne demandez pas l’émirat” ?

R : Cela est permis si cela est dans l’intérêt général, et la législation de ceux qui nous ont précédés est une législation pour nous, sauf si notre législation en a décidé autrement. Notre législation nous interdit de demander le califat, mais les savants ont dit que si cela devient nécessaire et qu’on a besoin de lui, il n’y a pas de mal, à condition que ce ne soit pas pour la gloire terrestre, la corruption ou la convoitise, mais pour l’intérêt des musulmans, en suivant l’exemple de Youssouf (paix sur lui).

Q : Et si une personne pense être capable de le faire ?

R : Si elle voit que cela est dans l’intérêt des musulmans et non pour elle-même, il est plus prudent de ne pas le demander.

Q : Est-il interdit de boire de l’eau en état de grande impureté (janaba) ?

R : Il n’y a rien de mal à cela.

Q : Et de manger ?

R : Il est préférable de faire les ablutions avant de manger.

Q : Y a-t-il quelque chose d’interdit à propos de la consommation de courge ?

R : La courge est une sorte de courge, et il n’y a rien de mal à en manger.

Q : L’interdiction du Prophète (paix et bénédictions sur lui) à Abou Dhar (qu’Allah soit satisfait de lui) ne signifie-t-elle pas que cela concerne à la fois le petit fonctionnaire et le grand émirat ?

R : Ne gère pas la fortune d’un orphelin, cela concerne les orphelins, et ne gouverne pas deux personnes, cela concerne l’émirat.

Q : Est-ce général ou spécifique ?

R : Il est préférable pour la personne faible de faire attention pour ne pas nuire à elle-même ni aux autres.

Q : Les propos de Youssouf (paix sur lui) ne relèvent-ils pas de la législation de ceux qui nous ont précédés ?

R : Cela est une législation pour nous tant que notre législation ne l’a pas contredit. Notre législation nous interdit de demander l’émirat.

Q : Cela relève de la législation de ceux qui nous ont précédés, n’est-ce pas ?

R : La législation de ceux qui nous ont précédés est une législation pour nous, sauf si notre législation l’a contredit.

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81- باب النَّهي عن سؤال الإمارة واختيار ترك الولايات إذا لَمْ يتعيّن عليه أَوْ تَدْعُ حاجةٌ إِلَيْهِ
قَالَ الله تَعَالَى: تِلْكَ الدَّارُ الْآخِرَةُ نَجْعَلُهَا لِلَّذِينَ لا يُرِيدُونَ عُلُوًّا فِي الأَرْضِ وَلا فَسَادًا وَالْعَاقِبَةُ لِلْمُتَّقِينَ [القصص:83].
1/674- وعن أبي سعيدٍ عبدالرحمنِ بن سَمُرةَ قَالَ: قَالَ لي رَسُولُ اللَّه ﷺ: يَا عَبدَالرَّحمن بن سمُرَةَ، لا تَسْأَل الإمارَةَ؛ فَإنَّكَ إن أُعْطِيتَها عَن غَيْرِ مسأَلَةٍ أُعِنْتَ علَيها، وَإنْ أُعْطِيتَها عَن مسأَلةٍ وُكِلْتَ إلَيْها، وإذَا حَلَفْتَ عَلى يَمِينٍ فَرَأَيتَ غَيرها خَيرًا مِنهَا؛ فَأْتِ الَّذِي هُو خيرٌ، وكفِّر عَن يَمينِكَ متفقٌ عَلَيهِ.
2/675- وعن أَبي ذرٍّ قَالَ: قَالَ لي رَسُولُ اللَّه ﷺ: يا أبا ذَرّ، أَرَاك ضعِيفًا، وَإنِّي أُحِبُّ لكَ مَا أُحِبُّ لِنَفسي، لا تَأَمَّرَنَّ عَلَى اثْنَيْن، وَلا تُوَلَّيَنَّ مَالَ يتِيمٍرواه مسلم.
3/676- وعنه قَالَ: قُلْتُ: يَا رسول اللَّه، ألا تَستعمِلُني؟ فضَرب بِيدِهِ عَلَى مَنْكبِي ثُمَّ قَالَ: يَا أَبَا ذَرٍّ، إنَّكَ ضَعِيفٌ، وإنَّهَا أَمانةٌ، وإنَّها يَوْمَ القيامَة خِزْيٌ ونَدَامةٌ، إلَّا مَنْ أخَذها بِحقِّها، وَأدَّى الَّذِي عليهِ فِيها رواه مسلم.
4/677- وعن أَبي هُريرة : أنَّ رسولَ اللَّه ﷺ قَالَ: إنَّكم ستحرِصون عَلَى الإمارةِ، وستَكُونُ نَدَامَةً يَوْم القِيامَةِ رواهُ البخاري.

الشيخ:
بسم الله الرحمن الرحيم، الحمد لله، وصلَّى الله وسلَّم على رسول الله، وعلى آله وأصحابه ومَن اهتدى بهداه.
أما بعد:
ففي الأحاديث دلالة على التَّحذير من سؤال الإمارة؛ لأنها خطر، فقد يسألها ولا يقوم بالواجب، فينبغي له سؤال العافية، وعدم سؤال الإمارة.
ولهذا قال ﷺ لعبدالرحمن بن سمرة: لا تسأل الإمارة، فإنَّك إن أُعطيتَها عن مسألةٍ وُكِلْتَ إليها، وإن أُعطيتَها عن غير مسألةٍ أُعِنْتَ عليها، فإذا أُعطيها عن غير مسألةٍ وألزمها؛ فإنَّ الله يُعينه إذا صدق ونصح، أمَّا أن يسألها للعلوِّ في الأرض، أو لظلم الناس، أو لجاهٍ، أو ما أشبه ذلك؛ فهذا خطره عظيم، كما قال تعالى: تِلْكَ الدَّارُ الْآخِرَةُ نَجْعَلُهَا لِلَّذِينَ لَا يُرِيدُونَ عُلُوًّا فِي الْأَرْضِ وَلَا فَسَادًا وَالْعَاقِبَةُ لِلْمُتَّقِينَ [القصص:83]، فالإمارات خطرها عظيم، فإذا بُلِيَ بها الإنسانُ وصبر واستعان بالله عليها أُجِرَ، وأمَّا السؤال فلا ينبغي له أن يسألها.
وهكذا قال النبيُّ ﷺ لأبي ذرٍّ: يا أبا ذرّ، إني أراك رجلًا ضعيفًا، فلا تأمَّرَنَّ على اثنين، ولا تُوَلَّيَنَّ مالَ يتيمٍ، وهذا يُفيد أن الإنسان الضَّعيف لا ينبغي له أن يقبل الإمارةَ، ولا يتولَّى مال الأيتام؛ لأنه قد يضعف عن القيام بالواجب، ولا يُعطي الأيتام حقَّهم، ولا يُعطي الإمارة حقَّها، فينبغي لولاة الأمور أن يُولُّوا الأخيار الأقوياء على الإمارة، الذين يُرجا فيهم النَّفع الكبير.
ويقول ﷺ: إنَّكم ستحرصون على الإمارة، وستكون خِزْيًا وندامةً، إلا مَن أخذها بحقِّها، وأدَّى الذي عليه فيها.
فالمقصود أنَّ الإمارة فيها خطرٌ، فينبغي للمؤمن تجنبها، إلا عند الحاجة إليها؛ إذا أمره وليُّ الأمر واحتِيجَ إليه فليَسْتَعِنْ بالله.
وفَّق الله الجميع.

الأسئلة:
س: ما ضابط الإمارة؟ مدير الشرطة مثلًا أو مدير شركة أو ..؟
ج: الإمارة على البلد أو القرية أو القبيلة، هذه هي الإمارات، أمَّا هذه فوظائف، والنبي ﷺ لما قال له عثمانُ بن أبي العاص: اجعلني إمامَ قومي، قال:أنت إمامهم، وما أنكر عليه سؤال الإمامة، فكونه يسأل أن يكون في محلِّ كذا -موظف في الهيئة أو في شرطة البلد الفلانية أو قوة الأمير الفلاني- لا بأس به؛ لأنَّ الناس يحتاجون لهذه الأشياء، والمسؤول هو الأمير.
س: كيف يمكن الجمعُ بين قول يوسف عليه السلام: اجْعَلْنِي عَلَى خَزَائِنِ الْأَرْضِ [يوسف:55]، وقول الرسول ﷺ: لا تسأل الإمارة؟
ج: هذا إذا دعت المصلحةُ، وشرع مَن قبلنا شرعٌ لنا ما لم يأتِ شرعُنا بخلافه، فشرعنا جاء بالنَّهي عن تولي الخلافة، لكن ذكر العلماء أنه إذا تعيَّنت عليه واحتِيج إليه فلا بأس إذا رأى المصلحة في ذلك، لا للعلو في الأرض، ولا للفساد، ولا للطمع، ولكن لمصلحة المسلمين؛ تأسِّيًا بيوسف عليه الصلاة والسلام.
س: وإذا رأى الرجلُ في نفسه أنه كفؤٌ لهذا؟
ج: إذا رأى المصلحة للمسلمين، وليس لنفسه هو، والأحوط أن لا يسأل.
س: شرب الماء وهو جُنب هل فيه نهي؟
ج: ما فيه شيء.
س: والأكل؟
ج: الأفضل أن يتوضأ للأكل.
س: هل أكل الدّباء فيه شيء؟
ج: الدّباء هو القرع، ولا شيء فيه.
س: نهيه ﷺ لأبي ذرٍّ ألا يدل على أنَّ هذا عامٌّ في الموظف الصَّغير أو الإمارة الكبيرة؟
ج: لا تُوَلَّيَنَّ مال يتيمٍ هذا اليتيم، والإمارة لا تَأَمَّرَنَّ على اثنين فيصير أميرًا.
س: يعني: هو عامٌّ أم خاصٌّ فقط؟
ج: لا، ينبغي للضعيف أن يحذر حتى لا يضرَّ نفسه، ولا يضرَّ الناس.
س: أليس كلام يوسف عليه السلام شرع مَن قبلنا؟
ج: شرعٌ لنا ما لم يأتِ شرعُنا بخلافه، وشرعنا نهى عن سؤال الإمارة.
س: وهو شرع مَن قبلنا أليس كذلك؟
ج: شرع مَن قبلنا ما لم يأتِ شرعُنا بخلافه.

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